BIOGRAPHY Edouard
Senny Edouard
SENNY (Filot 1923 - Hamoir 1980) Visitez
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Senny e En
1941, Edouard Senny entre au conservatoire de
Liège dans la classe de piano de René
Delporte. En 1943, il fréquente la classe
d'harmonie de Pierre Froidebise, qui l'impressionne
par sa largeur de vue et sa vaste culture. En 1945,
Edouard Senny quitte le Conservatoire et poursuit
ses études de piano avec René
Delporte et d'écriture avec Pierre
Froidebise. Ses élèves
fréquentent les séances du
Séminaire des Arts, organisées par
André Souris. Dès 1946, Senny
succède à son père comme
professeur de musique à Saint-Roch. C'est
à cette époque qu'il compose
"Trois chansons de Charles d'Orléans"
pour chant et piano et "Deux Chorals" pour
orgue. En 1947, le groupe dodécaphoniste de
Liège est créé, dont font
partie Pierre Froidebise, Edouard Senny,
Célestin Deliège. Avec "Trois
Coples de Toulet" pour chant et piano et
"Cinq Versets du Cantique des Cantiques"
pour chant, bois et piano, il inaugure une
série d'uvres dodécaphoniques.
En 1948, il compose "Quatre Phrases des
Illuminations de Rimbaud" pour chant et piano
dédiées à Froidebise et une
"Sonate" pour piano à la demande
d'André Souris. Lors d'un séjour
à Paris en 1949, Edouard Senny rencontre
Pierre Boulez qui l'enthousiasme par sa rigueur et
sa logique. En juin de cette année, il
compose un quatuor à cordes,
dédié à Pierre Froidebise. En
1950, il compose une "Messe" pour soli,
chur et orchestre à vent, puis
"Trois Haï-Kaï" pour voix et
instruments. De 1957 à 1960, il collabore
à diverses revues où il expose les
principes de sa pédagogie, sans oublier les
maîtres qui l'ont influencé : Souris
et Webern. Il fait également de la critique
musicale dans un style volontiers caustique et
plein d'humour. En 1960, il est nommé
professeur de musique à l'École
Normale de Malonne, poste qu'il occupera
jusqu'à son décès. Il
recueille des "Chansons Traditionnelles de
l'Ardenne Septentrionale" et des danses qu'il
harmonise avec goût, science et humour pour
des sociétés folkloriques locales.
Dès 1965, à Saint-Roch, à
Malonne comme à Filot, il est
confronté en tant que chef de chur,
aux problèmes pratiques d'une liturgie qui
veut se renouveler. C'est de cette époque
que datent un "Ordinaire de Messe" pour une
voix et orgue, deux "Messes" à quatre
voix mixtes, une "Messe des Morts" pour
quatre voix et orgue, compositions liturgiques
nées de la nécessité et des
impératifs pratiques des paroisses. En 1967,
il harmonise "Douze Noëls
français" puis il compose une
"Louange Pascale", un "Office du
Jeudi-Saint". Suivront "Vingt Psaumes"
et "Douze Negro-Spirituals". Bientôt
prend forme le projet d'une cantate populaire
sacrée en latin, français et wallon.
Dans cette uvre intitulée
"Jésus", le texte de
l'Évangile sert de lien aux diverses
interventions musicales et l'unité est
sauvegardée par un climat modal constant
sans exclure des audaces harmoniques. En 1971, il
compose un "Requiem", uvre vocale a
cappella et reçoit en 1973 une bourse du
Gouvernement pour la composition de la "Lyre
à double tranchant" sur des textes
d'André Souris. Dans cette uvre, il
renoue avec le dodécaphonisme mais sous une
forme sereine et audible. En 1976, il est
nommé professeur d'analyse musicale à
l'IMEP à Namur. Senny a également
composé pour l'orgue. À l'occasion du
900ème anniversaire de la Cathédrale
de Bayeux, il écrit "Plain-Chant pour une
Cathédrale" et "Pastorale de
Fête" pour trompette et orgue. Pour
l'orgue Cavaillé-Coll de Saint-Ouen à
Rouen, il compose "Vitrail pour Jeanne
d'Arc", hommage à la musique et au chant
populaire français. Cette partition
évocatrice et puissante sera sa
dernière uvre. Pendant ces
dernières années, il écrit
encore des pièces pour piano, une "Messe
en wallon" très originale, le "Voyage
de Hollande" pour chant et piano sur des textes
d'Aragon et la "Lanterne Magique" sur des
poèmes de Maurice Carême. Senny
a très tôt renoncé à une
carrière de soliste, incompatible avec sa
vie de famille et s'est destiné totalement
à l'enseignement. Riche de sa culture
paysanne et d'un acquis intellectuel
raffiné, pratiquant dès son enfance
le wallon encore vivace, nourri de
littérature française, formé
au chant grégorien et confronté aux
recherches les plus contemporaines, il était
un homme de synthèse et a su allier la
rigueur et l'humour, le dépouillement et la
richesse de l'inspiration. Philippe
Bayard
(D'après Léon Pâques, in
: "La Nouvelle Biographie Nationale,
1994)