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Berthe
di Vito-Delvaux est
née le 17 mai 1915 à Kinkempois, dans
le faubourg d'Angleur, à deux pas de
Liège. Son père,
menuisier-ébéniste de formation,
était organiste amateur. Il se
spécialisa dans la réparation,
l'entretien et la vente de pianos jusqu'au
début des années '40. Cet
environnement déclencha très
rapidement la passion de la musique chez la fille
unique de cet artisan, convaincu que la musique
n'était pas un métier sérieux
pour une jeune femme. Toutefois, au vu des dons
qu'elle révélait, la jeune Berthe put
entrer à l'âge de 13 ans à
l'Académie de Musique auprès de Jean
Quitin, pour suivre pas à pas une
carrière musicale prodigieuse.
A
15 ans, elle pousse les portes du Conservatoire de
Liège et remporte très rapidement le
premier prix de solfège dans la classe de
Désiré Duysens, d'harmonie
auprès de Louis Lavoye et de piano dans la
classe de Jeanne Maison. Mariée dès
l'âge de dix-huit ans, cela ne
l'empêche pas de parfaire sa formation
musicale. En 1938, elle se voit attribuer, à
l'unanimité et avec grande distinction, le
premier prix de contrepoint et de fugue,
appelé à l'époque le "Prix
Marie de la Ville de Liège". La même
année, elle est chargée de cours
d'harmonie pour le professeur Louis Lavoye et sera
nommée professeur quelques années
plus tard. Tentée par le "Prix de Rome",
elle s'y prépare avec Joseph Leroy,
professeur de contrepoint et de fugue au
Conservatoire de Liège et avec Léon
Jongen, directeur du Conservatoire de Bruxelles.
C'est en 1943, avec la Cantate "La navigation
d'Ulysse", qu'elle fut lauréate de ce
concours : un évènement rare pour une
femme à cette époque.
Après
la conquète de cette distinction, vont se
succéder autant de chefs d'oeuvres dont le
plus déterminant pour sa carrière
sera l'opéra "La Malibran" (opus 29)
composé de 1944 à 1946 et
créé à Liège sous la
baguette de M. Dorssers, chef d'orchestre au
Théâtre Royal de Liège. Son
opéra "Abigaïl" (opus 45 et 74),
dont le livret signé Nicolas de Sart et
remanié par son fils Jean de Sart, retrace
la vie du célèbre peintre flamand
Hugo van der Goes. Cette oeuvre va convaincre le
directeur de l'Opéra de Gand, qui fera
traduire le livret en néerlandais et
programmera l'oeuvre une dizaine de fois. Bien
d'autres oeuvres trouveront un accueil aussi
étonnant qu'inattendu à
l'Opéra de Gand, dont notamment les ballets
"Un jour de vacances" (opus 73) et "Sous le
chapiteau" (opus 83). Son opéra
"Spoutnik" (opus 82) écrit en 1959
sur un livret de Clément Morraye sera
à l'affiche à Gand sous trois
directeurs successifs.
En
1949, Berthe di Vito-Delvaux habite la ville
d'Hasselt où, en 1952, le prix de
composition de la province du Limbourg lui est
décerné. Dès 1964, elle
regagne sa ville natale pour ne plus la quitter. En
1962, la SABAM lui décerne le prix
"André-Modeste Grétry" pour
l'ensemble de son oeuvre lyrique et en 1975-76,
elle signe l'opéra-comique
"Grétry" (opus 137) écrit en
dialecte liégeois par Joseph Schetter. A
l'occasion du millénaire de la
Principauté de Liège, en 1980, elle
sera à nouveau sollicitée pour
écrire l'opéra "Monsieur
Grétry ou les mémoires d'un
solitaire" (opus 140) d'après un
livret de Marcelle Dambremont sur les paroles
duquel Berthe di Vito, dans le respect des
partitions originales, a retracé la
carrière du grand compositeur
liégeois.
Si
son terrain de prédilection a
été le théâtrte lyrique,
Berthe di Vito-Delvaux a également
écrit de la musique de scène dont
"L'amant timide" (opus 34) en 1946, une
dizaine de ballets dont cinq sur un scénario
de Joseph Lazzini, une pièce lyrique pour
enfants "De kleine Pedro" (opus 55) en 1952
et de la musique originale médiévale
avec la pièce de théâtre "Spel
van Munsterbilzen" (opus 92) écrite
en 1963. Son abondante production musicale compte
plus de 200 oeuvres où elle a abordé
tous les genres : de très nombreuses
mélodies, des oeuvres orchestrales, des
oeuvres chorales et de nombreuses pièces
pour instruments divers.
Si
elle avoue aimer beaucoup la musique de Puccini, de
Prokofiev ou de Massenet, Berthe di Vito-Delvaux
est toujours restée fidèle aux
principes de sa formation classique et se
défend d'une influence quelconque. Ses
propres compositions ne font appel ni à
l'atonalité, ni au dodécaphonisme.
Par contre, de nombreux thèmes de musique
folklorique wallonne ou flamande se retrouvent dans
sa musique.
Depuis
sa retraite en 1981, à côté de
la composition musicale, Berthe di Vito-Delvaux se
consacre à de nombreuses activités,
la principale étant la gestion de
l'association "Mnémosyne" dont le
siège est situé dans la maison
familiale à Angleur. Dans ce havre
artistique, galerie d'art et salle de concert se
côtoyent intimement, pour donner naissance
à de nombreuses expositions et concerts
destinés à faire découvrir de
jeunes artistes. Trois CD contenant des
mélodies, des oeuvres pour piano ou pour
instruments à cordes ou à vent ont
été enregistrés et
répondent au désir du compositeur
d'offrir au mélomane un portrait musical.
Berthe
diVito-Delvaux est décédée le
2 avril 2005.
Véronique
Wintgens
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