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Paul
Barras est
né à Chaumont-Gistoux le 29 juin
1925. Il apprend la musique très jeune, en
jouant du piano. Non-voyant, il entre à
l'âge de 7 ans à l'Institut Royal des
Aveugles de Woluwé-St-Lambert où,
parallèlement à la formation
générale, il reçoit un
enseignement musical comprenant de nombreux cours :
piano, violon, orgue, flûte, clarinette,
chant, harmonie, contrepoint, chant
grégorien. Il commence alors à jouer
des messes lors desquelles il a l'occasion de
pratiquer l'improvisation. Elle deviendra l'une de
ses spécialités. Il entre ensuite
à l'Institut Lemmens, où il est
l'élève de Maître Flor Peeters
pour l'orgue, de Monseigneur Jules Van Nuffel pour
le chant grégorien et de Maître
Marinus De Jong pour le contrepoint.
Il
fréquente ensuite le Conservatoire d'Anvers
où il est un des premiers à jouer des
uvres d'Olivier Messiaen. Il termine ses
études musicales en 1952 nanti d'un
diplôme supérieur d'orgue. En
septembre de la même année, il
participe au concours international d'orgue de
Munich où il est classé premier. Ses
premières compositions sont datées de
cette époque. En 1953, il est nommé
organiste titulaire de l'orgue Delmotte de la
Collégiale Sainte-Waudru à Mons. Il
occupera ce poste jusqu'en 1964. A la même
époque, il se perfectionne en improvisation
auprès des célèbres organistes
français André Marchal (1894-1980) et
Jean Langlais (1907-1991) et donne de nombreux
concerts en Belgique, en France, en Allemagne, aux
Pays-Bas et au Luxembourg. Il réalise
également des enregistrements pour la radio
en Belgique et à l'étranger.
En
1958, il commence sa carrière
pédagogique acceptant un poste de professeur
à l'Institut Royal des Aveugles de
Woluwé-St-Lambert. En 1967, il achète
un orgue à tuyaux qu'il fait placer à
l'église du Divin Sauveur à
Woluwé-St-Lambert ce qui réalise le
cas assez rare d'un organiste propriétaire
de l'orgue dont il est le titulaire. L'année
suivante, il développe l'utilisation de son
instrument par la création du cours d'orgue
de l'Académie de Woluwé-St-Lambert
à la demande de son directeur, Paul-Baudouin
Michel. Il commence également à
organiser de nombreux concerts pour lesquels il
invite des interprètes prestigieux
(Marie-Claire Alain, Pierre Cochereau, Jean
Langlais, Gaston Litaize, Flor Peeters,
Michaël Scheinder) Ces nombreuses
activités ne l'empêchent pas de
continuer à se produire ailleurs, tant en
Belgique qu'à l'étranger. De 1970
à 1974, il assure un intérim comme
professeur d'orgue à la section flamande du
Conservatoire de Bruxelles. La même
année, il renonce à ses cours
à l'Institut des Aveugles et n'enseigne plus
alors qu'à l'Académie de
Woluwé-St-Lambert. En juin 1988, il prend sa
retraite comme enseignant mais n'en continue pas
moins sa carrière de compositeur et
d'interprète.
Refusant
l'idée très répandue
aujourd'hui que, vu l'immensité du
répertoire, il est préférable
que les organistes se spécialisent dans la
musique d'une seule époque, Paul Barras
tient au contraire à aborder tous les
styles. Interrogé sur ses
préférences, il cite d'abord Bach,
puis la musique française écrite pour
le culte catholique, tant au XVIIIème
siècle (François Couperin) qu'au
XXème siècle (Jeanne Demmessieux),
ensuite les représentants de l'école
symphonique française (Alexandre Guilmant,
Louis Vierne, Charles-Marie Widor). Dans ce
même esprit, il aime toucher des instruments
d'esthétiques assez
variées.
Comme
compositeur, il pratique un langage tonal ou modal,
dans la tradition française du début
du siècle. Il s'inspire souvent du chant
grégorien, qu'il admire
passionnément, parfois aussi de chansons
populaires. Certaines de ses uvres sont des
improvisations reconstituées. Paul Barras a
principalement écrit pour l'orgue, mais son
catalogue comprend aussi des pièces pour
trompette et orgue et de la musique vocale.
Thierry
LEVAUX (d'après le Dictionnaire des
Compositeurs de Belgique)
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